Sam Cohen projette dans son premier album solo une douce ambiance psychédélique et vintage teintée de rayons dark pop.
« Wait for the morning, let the morning light
God ran inform you, let the night decide
Sleep on a pea
And stay to defy
Wait for the morning, let the night decide »
Car il s’agit bien là de se laisser porter, en attendant la lumière, au gré de titres riches d’émotions et d’arrangements précieux. Plus complexe qu’il en a l’air, le charme se fait beaucoup plus immédiat dans la forme, invitant des cordes subtiles à décorer leurs ambiances alanguies et rêveuses (Pretty Lights, Unconditionnal Love) ou encore des riffs plus énervés accompagnant des envolées vocales de toute beauté (The Garden). Mais c’est sur El Dorado que Cohen déploie tout son génie dans une ballade lancinante qui sent bon la mélancolie des grands espaces. Une nostalgie qui emplit la pièce et vient achever de façon lente et langoureuse ce disque aux petites accélérations et aux petits soins.
Les aficionados de Jonathan Wilson, Rover ou Neil Young (Don’t Shoot The Messenger, où plane le fantôme du troubadour canadien) trouveront leur bonheur dans cet album savamment construit. Sam Cohen propose des titres qui se veulent autant fédérateur pour leur ambiance folk pop que denses en termes de créativité et d’atmosphères : un disque malheureusement encore méconnu en France, ciselé par les écoutes et qui devient délicieusement entêtant.