Une guitare, une voix profonde, une pochette épurée : un trio minimaliste pour une odyssée folk (et dark) au côté d’une inconnue londonienne.
D’Anna B Savage, nous ne connaissons rien ou presque tant l’artiste s’adonne à la culture du vide et de la confidentialité. On sait qu’elle aura été en première partie de la tournée européenne de Father John Misty, ex-membre des Fleet Foxes et de moult autres projets (Jonathan Wilson et Har Mar Superstar en tête), qu’elle ne s’épanche guère auprès de son public, mais aussi que ses performances live sont majestueuses et déchirantes.
Son EP s’ouvre sur une ballade qui rappellerait volontiers Nick Drake, d’abord susurrée puis emmenée dans une envolée rock. Les chansons oscilleront ainsi entre une ardente langueur et des fils tendus vers une explosion rythmique, le tout teinté de désespoir :
I will never amount to anything
Skipping showers every other day
I will never amount to anything
Living in my childhood bed
But I really wanna make you proud
Find something, stand some ground
Car il est bien question de la réelle difficulté que nous rencontrons tous lorsqu’il s’agit de se révéler à autrui : un sujet éculé certes, mais traité ici avec une infinie délicatesse qui laisse entrevoir un futur album exaltant. To be continued.